Depuis sa rénovation, la place Graveson a repris son rôle de “centre du village” à Thônex, pour le meilleur et pour le pire. Et face aux nombreuses doléances émises par le voisinage, le Conseil administratif a décidé de prendre des mesures.
Voté par la majorité de droite du Conseil municipal mardi soir, le projet de l’exécutif proposait de financer l’éclairage de la place (mesure incontestée), ainsi que le renforcement du dispositif de vidéosurveillance sur les lieux (ce qui a valu l’abstention des élu-e-s de gauche).
Les caméras de vidéosurveillance sont trop souvent vues comme un but en soi, en particulier par la droite. Car une caméra ne s’interposera jamais entre vous et votre agresseur. La fonction des caméras est essentiellement dissuasive, et parfois sert à retrouver l’auteur d’un crime ou délit.
Oui, “parfois”. Car dans plusieurs situations, notamment à Thônex, les caméras ne filment pas, n’enregistrent pas. L’idée pour les autorités est de pouvoir dire qu’elles agissent pour la sécurité, à moindre coût, sans réel effort à long terme d’améliorer la sécurité.
De plus, les caméras ne font que déplacer le problème. Des caméras sur la place Graveson? Les délinquants n’auront qu’à se déplacer quelques mètres plus loin. Et lorsque tous les espaces publics seront dotés de caméras, les déprédations se dirigeront vers les espaces privés (= chez vous).
La droite adopte de vaines mesurettes cosmétiques, sans s’engager réellement pour la sécurité de la population, mais pour maintenir son image. Plutôt que de mettre l’accent sur une sécurité publique à visage humain, elle veut des caméras, des agents de sécurité privée et une réduction dans les effectifs des correspondant-e-s de nuit.
Nous critiquons ce manque de vision, et c’est pour cette raison qu’il était de notre devoir de ne pas participer à cette farce. Nous poursuivrons notre engagement en faveur d’une sécurité publique de proximité à visage humain, basée sur l’action de la police municipale et des correspondant-e-s de nuit.